Spitzensportler haben Schwierigkeiten, Frauenkrankheiten in ihrem Training zu berücksichtigen

https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/12/15/les-athletes-de-haut-niveau-peinent-a-faire-prendre-en-compte-les-maux-feminins-dans-leur-pratique_6449500_3242.html

Von arktal

5 Comments

  1. Deux études montrent que la grande majorité des sportives disent avoir déjà été gênées, lors de compétitions ou d’entraînements, par les douleurs liées aux règles ou par des fuites urinaires.

    Ce furent quelques mots glissés par Paula Badosa, le 14 novembre, dans une interview sur une chaîne de télévision espagnole, mais ils ont sonné comme une parole qui, peu à peu, se libère sur un mal récurrent. « Les règles sont un cauchemar pour les joueuses », a déclaré la joueuse de tennis espagnole avant la Billie Jean King Cup, qui se déroulait à Malaga.

    Jusqu’alors, lorsqu’une athlète de haut niveau voyait sa compétitivité entravée par ses règles, on notait pudiquement qu’elle était « diminuée physiquement ». La première à en parler ouvertement fut la nageuse chinoise Fu Yuanhui en 2016, après les Jeux olympiques de Rio (Brésil). Depuis, rares sont les championnes qui, comme la gymnaste française Coline Devillard ou sa compatriote handballeuse Estelle Nze Minko, osent questionner l’influence du cycle menstruel sur leurs performances physiques. Les règles sont devenues un sujet grand public dans la société, mais pas encore dans le milieu sportif.

    Les études sur les effets des cycles menstruels sur le corps des athlètes demeuraient jusqu’à aujourd’hui trop empiriques. L’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) vient de publier une enquête pour mieux les comprendre. « On savait que les règles gênaient de nombreuses athlètes, mais on avait besoin de données sur cette prévalence », explique Carole Maitre, gynécologue du sport à l’Insep.

    Les chiffres communiqués lors d’un séminaire interne, le 18 novembre, sont impressionnants. L’enquête réalisée auprès de 568 jeunes de douze Centres de ressources, d’expertise et de performance sportive (Creps) révèle que 45 % d’entre elles déclarent avoir des règles douloureuses. 70 % disent aussi avoir ressenti de la fatigue durant cette période et 53 % étaient sujettes à des douleurs et des ballonnements à l’entraînement.

    **« On est très en retard »**

    Les symptômes décrits paraissent évidents mais ils sont très rarement verbalisés dans les vestiaires. Une première étude du ministère des sports, faite en 2022 auprès de 455 sportives de haut niveau, avait déjà montré que 84 % d’entre elles étaient gênées durant la période des règles et que 37 % regrettaient qu’on ne parle jamais du sujet dans le milieu du sport. « En 2024, avoir une fille sur quatre qui présente des douleurs, c’est inacceptable. Le phénomène est trop important pour qu’on le néglige », souligne Carole Maitre.

    Les rares travaux médicaux sur les effets des cycles menstruels ont montré que les variations hormonales ont souvent des répercussions sur les organismes. Si, en début de cycle (avant l’ovulation), l’apport d’œstrogènes a un effet métabolique sur les muscles et améliore la performance, à l’inverse, la seconde phase, avec la montée du taux de progestérone, entraîne des effets diminuants : fatigue, laxité ligamentaire avec risque de blessure accru lors de l’ovulation, sommeil perturbé.

    Les pertes de sang peuvent ensuite provoquer de la perte d’énergie, des maux de tête, des douleurs abdominales, un essoufflement, une carence en fer et des troubles de l’humeur. Autant de handicaps lors des entraînements et des compétitions qui peuvent aussi atteindre le mental. « C’est une question dont on commence à parler et les entraîneurs sont forcés de nous écouter quand on fait état de nos douleurs, mais on est très en retard », remarque Blandine Pont, judokate de l’équipe de France. Même constat pour Rénelle Lamote, athlète spécialiste du 800 mètres : « On nous demande d’être dans la performance, mais ces périodes de règles ne sont absolument pas considérées au moment des compétitions », assure la coureuse tricolore.

    **Risques de blessures**

    Du côté des instances nationales, la prise de conscience s’est à peine amorcée, avec des approches hétérogènes selon les fédérations. Dans un milieu où l’encadrement est essentiellement masculin, la prise en compte des moments de faiblesse physique due aux menstruations durant les compétitions reste encore très minoritaire.

    Romane Frécon-Demouge, ex-capitaine de l’équipe de handball de Saint-Amand-les-Eaux (Nord), déplore le manque de réactivité des préparateurs sportifs : « Mis à part un entretien médical, rien n’est mis en place. Les préparations sont individualisées sur le mental et le physique, on a besoin de le faire aussi sur les règles ». Le changement de culture prend du temps, reconnaît Antoine Bruneau, médecin de l’équipe de France d’athlétisme : « On sait que durant l’ovulation, le risque de rupture des ligaments croisés ou les entorses du genou sont plus fréquents. Les adaptations d’entraînement sont très importantes mais combien le font ? »

    La Fédération française de handball est la première à avoir assumé de former ses coachs : depuis deux ans, chaque club professionnel a reçu une sensibilisation mise au point avec le financement du distributeur Lidl. La fédération d’athlétisme oblige aussi ses sportives de haut niveau à un bilan annuel incluant des items sur les règles et les douleurs induites. Des ateliers de sensibilisation ont été mis en place lors des stages sportifs. Mais les quelques initiatives mises en avant lors du séminaire de l’Insep restent isolées. Flavien Guais, préparateur physique des joueuses de rugby du Racing 92, explique ainsi adresser à chacune d’elles un questionnaire sur son cycle et s’intéresser après chaque séance d’échauffement « aux marqueurs physiques comme le sommeil, le stress, pour comprendre la dégradation de l’état de forme ».

    A la fédération de ski, Romain Hurtault veille à adapter la nutrition et le sommeil pour atténuer les troubles liés aux cycles. « Il faut faire plus de formation auprès des hommes entraîneurs pour ne pas rester dans la réaction, savoir quels mots employer et anticiper intelligemment », souligne-t-il. « On essaie de faire en sorte que ça évolue et de se former », admet Yoann Vitone, kinésithérapeute de la Fédération française de gymnastique, qui a mis au point un programme d’abdominaux adapté.

    **Les fuites urinaires, sujet « encore plus tabou »**

    Il est un autre mal, tout aussi féminin, que les championnes endurent en silence : les fuites urinaires. Handicapante et souvent honteusement cachée à l’entourage, l’incontinence d’effort touche pourtant les trois quarts des jeunes, selon les résultats d’une consultation de l’Insep réalisée en 2024.

    Un questionnaire adressé à 186 sportives d’élite de l’institut parisien et 175 des Creps, âgées en moyenne de 20 ans, a montré que 69 % en sont atteintes, mais seules 36 % en ont fait état. La même question a été posée lors des stages des pôles espoirs : 59 % de ces jeunes de 15 ans sont aussi concernées. Le mal est normalisé, et ces jeunes femmes le gèrent en silence.

    « C’est un sujet tout nouveau, encore plus tabou que les règles. Il faut absolument une libération de la parole car rien n’est proposé en termes de rééducation, pourtant primordiale », relève Romane Frécon-Demouge. « C’est un problème de santé publique sur lequel il faut aussi former », appuie Adrien Revault, chargé de projets scientifiques au pôle médical de l’Insep.

    Depuis un an, l’institut a sensibilisé 300 athlètes et 100 staffs médico-techniques, en insistant sur les exercices dangereux pour le périnée. Encore faudrait-il que les coachs ne montrent pas de réticences, remarque Béatrice Barbusse, sociologue du sport : « Le milieu a déjà du mal à s’appliquer la parité alors adapter les entraînements aux problèmes des athlètes femmes… »

  2. J’ai pas tout lu, mais tu veux faire quoi pour parer à ça ?

    Ne pas faire de compet’ si une des compétitrices a ses règles ? Leur rajouter des points parce qu’elles ont participé dans ces conditions ?

    Je ne vois aucune option valable.

  3. Odd_Evening8944 on

    L’égalité homme-femme atteint ses limites dans de très nombreux domaines, le sport n’y échappe pas.

    La compétition féminine, calquée sur la compétition masculine, n’a aucun sens.

    Les hommes n’ont pas de contraintes niveau timing ou niveau biologie pour s’affronter.

    Les femmes en ont, donc l’organisation doit soit être différente, soit autre chose. Mais c’est tout le sport qu’il faudrait réinventer dans ce cas-là.

  4. bukowsky01 on

    A vrai dire, je pensais que la majorité des athlètes de haut niveaux étaient déjà en aménorrhée (très) régulièrement.

    Certaines que je connais adaptaient leurs cycles a coup de pilule.

    Ça me surprends que cela ne soit pas mentionné par l article.

  5. Autant pour les entraînements, que ça soit pris en compte, je veux bien mais ça m’étonne toujours un peu pour les compétitions que des mesures ne soient pas prises pour éviter que les règles gâchent la performance. Typiquement, prendre la pilule en continue ponctuellement pour éviter que les règles tombent pendant une compétition importante, n’a pas trop de bouleversements pour le corps et permet de ne pas gâcher une chance exceptionnelle de performance.

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